Un reportage de Jacques Zimmermann
Lorsque certains voient accolés les deux mots ARAGON et CASTILLE, ils pensent immédiatement à la première chanson (1960) du regretté Boby LAPOINTE. Pour d'autres, plus férus d'histoire, ce sont les épousailles d'Isabelle de CASTILLE et de Ferdinand d'ARAGON désignés comme « Les ROIS CATHOLIQUES » dont l'union en 1479 constitua la base de la fondation du Royaume d'Espagne. Pour les amis de FRANCE-ESPAGNE c'est le titre du dernier voyage organisé au-delà des Pyrénées : «ARAGON et CASTILLE - 2019 ». C'est le déroulement de ce voyage que je vais tenter de vous relater maintenant.
Le 26 mai, à 7 heures 30 précises, à l'aéroport de Nantes-Atlantique, le groupe est déjà au complet. Les cartes d'embarquement de tous les voyageurs ayant été éditées par anticipation, on enregistre les bagages rapidement. L'avion de le compagnie VUELING décolle avec 40 minutes de retard mais ce retard sera en grande partie récupéré durant le vol. Notre chauffeur nous attend avec le car devant la sortie du terminal; Il nous accompagnera durant tout notre périple. Départ immédiat pour ZARAGOZA. Arrêt dans un grill pour une rapide pause déjeuner. Arrivée à destination et installation à l’hôtel. Celui-ci se révèlera irréprochable tant par son confort, sa propreté que la qualité de ses petits déjeuners. Personnellement je retiendrai surtout sa situation exceptionnelle, sur l'esplanade même de la Basilique, au cœur du centre historique de la ville.
C'est donc à pied que, dès le premier jour, nous avons visité la Basilique du Pilar édifiée sur les lieux mêmes où la Vierge serait apparue à Saint-Jacques dit Le Majeur (Santiago) pour l'encourager dans sa mission d'évangélisation de la péninsule. L'édifice est prestigieux. Suivra une visite de la cathédrale - La Seo - (y compris le Musée des tapisseries) fraîchement restaurée après une fermeture de plusieurs années. Profitant de la situation privilégiée de notre hôtel et de la douceur de la température, nombre d'entre nous sont sortis après dîner et ont été surpris par l'exceptionnelle transparence du ciel dont on distinguait avec précision les moindres étoiles. Ce phénomène est bien connu des Aragonais qui soulignent que l'on ne retrouve une telle pureté du ciel qu'au Sahara.
Pour commencer la deuxième journée, notre guide nous emmène visiter le « Patio de la Infanta » (Cour de l'Infante) chef d'œuvre de l'art plateresque à l'histoire rocambolesque. Cour intérieure d'un palais de la Renaissance détruit par un incendie (?) il fût acheté par un antiquaire parisien qui le fit démonter et reconstruire à Paris où il servit de lieu d'exposition pour des tapis. Il fut racheté dans les années soixante, démonté pierre par pierre pour la seconde fois avant d'être inclus dans la construction de l'impressionnant édifice moderne de 14 étages qui sert de siège social à IBERCAJA, entité financière emblématique de la Région. Suivra une visite panoramique des nouveaux quartiers créés lors de l'Expo internationale de 2008 sur le thème « L'eau et le développement durable ».
L'après-midi, au hasard de notre flânerie nous découvrirons un amphithéâtre romain parfaitement conservé. Ce n'est que le vestige de l'un des innombrables édifices romains qui enrichissent la Ville. Rappelons que ZARAGOZA (Saragosse) a été fondée il y a 2000 ans recevant le nom de l'Empereur Auguste : Cæsaraugusta. L'après-midi s'est terminée par la visite du Palais de la Aljaferia, château datant de l'époque de la domination arabe. Ce palais inspira Giuseppe VERDI - qui vécut à ZARAGOZA - pour son opéra « Il Trovatore » (Le Trouvère).
Au matin du troisième jour nous quittons la ville pour nous rendre au monastère de PIEDRA. Celui-ci ne se visite pas, ayant été transformé en « Parador » (hôtel) il y a plusieurs décennies. Nous visiterons cependant les dépendances et le cloître puis, le plus important, le magnifique parc naturel qui l’entoure. Il s'agit d’un parcours accidenté qui serpente entre d'impressionnantes cascades. Il nous faudra plus de deux heures de marche pour découvrir toutes ces merveilles. Ensuite un repas bien mérité nous fût servi dans l'enceinte même du parc : cuisine locale incluant la truite du rio PIEDRA qui donne son nom au site.
Nous reprenons le car en direction de SEGOVIA où nous arrivons dans l'après-midi. D'emblée nous faisons à pied une première découverte de la ville car le centre historique tout entier est piétonnier. Ce périple urbain se fait dans la bonne humeur car nous nous sommes allégés de nos bagages qu'un transporteur nous aura déposé à l'hôtel avant notre arrivée.
La journée suivante sera consacrée à la visite de la Ville
- la Cathédrale, une des huit ou dix plus belles d'Espagne;
- l'Alcazar : imposant édifice militaire qui domine la vallée et ressemble à la proue d'un navire;
- l'aqueduc romain long de 813 mètres - le pont du Gard paraît presque petit avec ses 275 mètres - qui domine la ville du haut de ses près de 30 mètres (une bâtisse de 10
étages). Cette prouesse, qui justifie le classement de la ville au Patrimoine mondial par l'UNESCO est d'autant plus remarquable que la construction a été réalisée sans mortier et
ne doit donc sa survie que par une parfaite maîtrise des forces physiques produites par le propre poids des blocs de pierre.
Le reste de la journée est libre et consacré à la flânerie et au shopping.
Pour la cinquième journée nous nous dirigeons vers PEDRAZA à moins d'une heure de route. Ce village médiéval n'est pas très étendu et ne compte que quelques centaines d'habitants. Une seule et unique porte permet d'entrer et de sortir des murailles. Un château du XIII/XV siècles défendait la ville. Les fils de François Premier y furent reclus après que leur père les ait remis en otage pour garantir le respect des accords signés après la désastreuse défaite de PAVIE. A noter la Plaza Mayor où ont été tournées les premières scènes de "La folie des Grandeurs", celle-là même où les paysans viennent payer leurs impôts avec des pièces et de la vaisselle en or !. Par contre il fut impossible de situer le lieu de tournage de la scène suivante, celle du carrosse perdant ses trésors sur la route ... et pour cause : grâce au miracle du cinéma ces scènes ont été tournées à des centaines de kilomètres des précédentes, en Andalousie, à Calahorra et Tabernas.
Un déjeuner délicieux dans l'un des restaurants gastronomiques de la ville, comprenant entre autres le fameux " cordero lechál" (agneau de lait nourri exclusivement du lait de sa mère, longuement cuit au four à bois), et d'autres spécialités locales dont le "ponche segoviano" que l'on peut déguster sans modération puisqu'il s’agit d'une pâtisserie totalement dépourvue d'alcool. Après déjeuner, visite guidée du château de Medina del Campo et du Palais testamentaire d'Isabel la Catholique, avant de retourner passer notre dernière nuit à SEGOVIA.
Notre dernière journée débute par la visite du Palacio de la Granja de San Ildefonso, résidence d'été des rois d'Espagne depuis Felipe V. Le choix du lieu s'explique par les températures qui sont, l'été, inférieures de 5 à 6 degrés à celles de Madrid. Nous déjeunons près du château et découvrons d'autres spécialités régionales, la "sopa castellana" (Soupe à l’ail avec un œuf poché) et le "cochinillo" cuit au four de boulanger. Il s'agit d'un porcelet de moins de trois semaines (commercialisation interdite en France) qui n'a reçu d'autre nourriture que le lait de sa mère. Il pèse lors de l'abattage de 4,5 à 6,5 kg. Nous clôturons ce dernier repas en commun par une coupe de "cava", ce substitut du champagne qui continue d'ailleurs à être désigné sous le nom de « Champán » dans le langage populaire espagnol.
Nous rejoignons ALCALÁ de HENARES pour une promenade rapide en ville sous l'œil bienveillant des nombreux couples de cigognes qui nidifient un peu partout. Nous découvrons la Calle Mayor et ses "soportales" (avancées des maisons reposant sur des colonnes au-dessus des trottoirs). Ceux-ci sont connus pour être les plus longs d'Espagne. CERVANTES (l'auteur de Don Quijote) est né dans cette rue. Nous découvrons aussi l'Université - l'une des plus ancienne d'Espagne - fondée en 1499.
Notre chauffeur, irréprochable en tout point, nous dépose à l'aéroport en temps opportun. Les formalités d'embarquement se font rapidement car notre agence nous a déjà télétransmis les cartes d'embarquement à SEGOVIA et nous avons obtenu d'IBERIA qu'un comptoir spécifique nous soit réservé. Vol sans encombre. Nous sous séparons à l'aéroport de Nantes-Atlantique avec un brin de nostalgie.
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Un reportage de Jacques Zimmermann
Dans le cadre des activités culturelles de France-Espagne, 24 adhérents ont quitté Nantes le 18 octobre 2017 pour un voyage de découverte à Madrid et alentours. Ce périple a débuté sous le signe de la ponctualité des participants d'abord et de tous les intervenants ensuite. Elle ne se démentira pas durant tout le voyage. Merci à tous !
Dès neuf heures et demie l'avion d’IBERIA – lui aussi ponctuel - décolle en direction de l'aéroport Adolfo SUAREZ qui dessert MADRID. Vol sans histoire. La guide nous attend avec l'autocar. En route pour l'hôtel situé dans le centre de la capitale près du Palais Royal. Installation et déjeuner.
Départ pour un tour panoramique depuis la gare d'Atocha - tristement célèbre depuis les attentats de mars 2004 - jusqu'au nouveau quartier d'affaire, à l'extrême nord de la ville. Sur cet axe Nord-Sud à 10 voies de près de 10 kilomètres nous verrons : le musée du Prado ainsi que le musée Thyssen, les fontaines d'Atocha, de Neptune et de Cibeles. Un petit détour par la Porte d'Alcalá, celle-là même où les troupes de Napoléon réprimèrent, au canon à mitraille tiré à bout portant, le soulèvement populaire des Madrilènes. Le monument en porte encore les stigmates. Ensuite l'Ambassade de France, la Plaza de Colon (la plus grande de la ville) puis le quartier des « Nouveaux Ministères » créé dans les années 70 pour désengorger la zone centrale. Nous faisons le tour du nouveau quartier d'affaires - construit au début du siècle actuel - symbolisé par quatre tours, aussi gigantesques qu’audacieuses sur le plan architectural, et revenons vers le centre historique après une petite halte devant le stade mythique « Santiago Barnabeu ». Deux regrets : une pluie continue qui nous a obligés à différer la promenade dans le Parc du Retiro et l'absence de Zinedine ZIDANE pour nous accueillir dans l'antre du Real de Madrid !!!
Le lendemain départ pour San Lorenzo de el Escorial où se trouve le Palais Royal que fit construire Felipe II. Ce palais inclut Basilique, Bibliothèque, Monastère, Collège et Panthéon Royal où reposent les Rois d’Espagne depuis Charles premier d'Espagne que nous appelons communément Charles Quint. Après le déjeuner dans un sympathique restaurant de la ville, visite de la Basilique de « Los Caïdos » creusée dans la montagne et dont le gigantisme - deux fois la Cathédrale de Notre Dame de PARIS - est impressionnant. Beaucoup d'entre nous ont eu une pensée émue pour les nombreuses victimes mortes lors de la construction de cette crypte pharaonique unique au Monde.
Retour à MADRID et temps libre pour une promenade que certains ont consacré au Temple de DEBOD, donné aux Espagnols par les Egyptiens lors de la construction du barrage d'Assouan et reconstruit pierre par pierre.
Le troisième jour nous restons à Madrid. Le matin visite guidée du Musée du Prado puis promenade à pied dans le Parc du RETIRO, poumon vert de 118 hectares en cœur de la Ville. Suivra un périple, toujours guidé, dans le Quartier des Autrichiens (Référence à Charles Quint et descendance) Puerta del Sol, Plaza Mayor, Opéra, Plaza de Oriente et Palais Royal.
La soirée se terminera au « tablao » (cabaret) La Quimera par un diner de Tapas et un spectacle de flamenco dans une ambiance intime et conviviale.
Le quatrième jour nous avons, pour la seconde fois quitté Madrid à destination d'Aranjuez où nous avons visité le Château construit par Carlos III. Ce château est contemporain du Château de Versailles. S'il est beaucoup plus petit que ce dernier il a, pour notre plaisir, conservé son mobilier. Situé au bord du Tage, il fût la résidence d'été de la famille royale. Après un petit tour dans les jardins, nous nous sommes dirigés vers CHINCHON, authentique village médiéval où sont régulièrement tournés de nombreux films. Déjeuner de cuisine régionale de la Mancha dans une charmante auberge où un imposant pressoir romain trône dans la salle à manger. Le patron nous a fait visiter sa cave à vin avec ses jarres anciennes de terre cuite. Promenade en ville et contour de la célèbre Plaza Mayor transformée, malgré la date tardive, en arène pour une corrida (plus exactement une "novillada") qui se déroulait le jour de notre visite.
Au matin de la cinquième et dernière journée nous avons visité Alcala de Henares, siège de l'une des Universités les plus anciennes d'Espagne après Salamanca. Flânerie dans cette ville agréable connue pour ses « soportales » (trottoirs couverts) les plus longs d'Espagne. Visite rapide de la maison natale de Cervantès l'auteur de "Don Quijote". Après le déjeuner (excellent) dans un restaurant agréable où une salle nous était réservée, en route pour l’aéroport.
Vol sans encombre. Nous récupérons nos valises à l'Aéroport de Nantes Atlantique et nous séparons avec regrets.
Pour les nostalgiques, gageons que France-Espagne saura nous proposer une nouvelle opportunité de voyage dans une autre région d’Espagne !!! Et pourquoi pas dès 2019 ? Peut-être serons-nous fixés lors de la prochaine assemblée générale où vous viendrez, nombreux comme à l’accoutumée !!!
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Un reportage d'Henriette Lépine
Du 20 au 25 avril un groupe de France-Espagne est parti à la découverte de Valence.
Valence, une ville surprenante : de tout temps ouverte sur la Méditerranée, riche de son passé historique, mais qui, au cours des récentes décennies, s'est modernisée de façon spectaculaire.
La particularité de Valence ce sont ses deux fleuves le Turia et le Júcar. Au fil des temps le Turia causa des crues dévastatrices ; après celle de 1957 qui fit de nombreuses victimes, la décision fut prise de dévier le lit du Turia vers le sud. L'ancien lit, qui forme un arc encerclant la vieille ville, fut lentement transformé en un parc d'environ 10 km de long, véritable axe vert de la ville.
Autre particularité, Valence possède un parc naturel protégé sur son territoire communal à quelques km de l'agitation urbaine. Le Parc de la Albufera comporte une vaste étendue de rizières, son lac sert de refuge à des colonies d'oiseaux migrateurs.
Dans Valence même, au fil des visites apparaissent des monuments d'époques et de styles variés qui se fondent en un ensemble harmonieux. Le poids des traditions y est très présent.
Mais le plus inattendu c'est le contraste avec l'architecture d'avant-garde qui a transformé la ville de façon surprenante au cours des quinze dernières annèes. L'architecte Santiago Calatrava (enfant de la ville) concepteur de la CITE DES ARTS ET DES SCIENCES, et autres architectes de renom international ont fait d'une zone industrielle et périphérique, une ville nouvelle vouée essentiellement aux loisirs et à la culture. C'est le nouveau centre urbain du troisième millénaire.
Sa richesse architecturale, ses traditions qui perdurent, et même sa gastronomie font qu'il faut du temps du temps pour découvrir Valence, pour apprécier ses habitants. Quelques jours n'y suffisent pas, c'est pourquoi on la quitte avec l'espoir d'y revenir.
«... aimer sa ville, c'est l'accepter dans ses inévitables changements, telle qu'elle a été, telle qu'elle est et telle qu'elle sera, et la forme d'une ville change plus rapidement que le cœur d'un mortel ».
José Ombuena « Las Provincias » 10 .11.72
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